#1Mois1Engagé : Eugène Korizilius (E25) "La RSE s'inscrit comme un réflexe intégré dans tous les champs de décision"
03/05/2025
Franco-allemand, Eugène est étudiant en quatrième année du BBA à l’ESSEC et en licence de philosophie à l’université Paris Nanterre. Son parcours l’a conduit à effectuer des semestres d’échange à Rabat et Oslo. En parallèle,il exécute un stage en alternance chez EY en audit financier depuis deux ans. Il a également été impliqué pendant trois ans chez 180 Degrees Consulting ESSEC, une association de conseil à impact social et environnemental, où il occupe actuellement le poste de co-président.
Son intérêt pour les enjeux éthiques liés au monde de l’entreprise l’a conduit à les explorer aussi dans le cadre de son mémoire de fin d’études.
Quel est ton parcours et qu’est-ce qui t’a amené à t’intéresser au sujet de la RSE ?
Franco-allemand, j’ai grandi entre deux cultures, et c’est en Allemagne que j’ai été très tôt sensibilisé aux enjeux environnementaux et sociétaux. Là-bas, le tri sélectif est une habitude quotidienne, omniprésente dans les écoles comme dans les commerces ; toutes les bouteilles sont consignées et majoritairement en verre. Ce souci du recyclage, de la réduction des déchets, et une mobilité centrée sur le vélo m’ont profondément marqué. Lorsque je suis revenu en France, ne pas adopter ces gestes m’est apparu comme une aberration.
En poursuivant mes études à l’ESSEC, j’ai naturellement rejoint 180 Degrees Consulting, l’association de conseil à impact environnemental et social de l’école. Ma première mission fut particulièrement marquante : pour une entreprise spécialisée dans les boissons en canettes, nous avons cherché des solutions pour réduire son empreinte carbone liée à la chaîne d’approvisionnement. J’ai contribué à la mesure de l’empreinte carbone existante, puis à l’évaluation d’alternatives. Notre plus grande avancée a été de recommander une startup innovante capable de transporter la matière première de manière beaucoup moins carbonée, repensant ainsi entièrement la logistique du client.
Parallèlement, mon parcours en philosophie m’a permis d’approfondir la réflexion éthique autour des enjeux de la RSE, en ancrant mes actions dans une vision à la fois pragmatique et fondamentalement humaine du développement durable.
La RSE concrètement dans ta vie ?
La RSE fait partie de mon quotidien à travers des gestes simples, devenus naturels depuis mon enfance en Allemagne : le tri sélectif systématique, la priorité donnée aux mobilités douces, ou encore une attention particulière à la consommation responsable.
Au-delà de ces habitudes personnelles, j’ai toujours cherché à intégrer une dimension d’impact dans mes engagements. Chez 180 Degrees Consulting, j’ai pu contribuer à des projets concrets visant à réduire l’empreinte carbone ou améliorer la stratégie sociale de nos clients. Chez EY, je découvre au quotidien comment intégrer la durabilité dans les processus financiers des grandes entreprises, en particulier avec des cadres comme la CSRD.
Même dans des expériences plus humaines, comme mon volontariat à Berlin auprès des Johanniter, la dimension de responsabilité sociale reste présente : agir à son échelle pour participer à un équilibre plus juste.
Aujourd’hui, je vois la RSE moins comme un ensemble d’actions isolées que comme une manière cohérente de vivre et de travailler, où exigence intellectuelle, éthique et pragmatisme se rejoignent.
Comment définis-tu la RSE ?
Pour moi, la RSE consiste à intégrer de manière cohérente des responsabilités environnementales, sociales et éthiques dans l’ensemble des décisions et actions de l’entreprise. Il ne s’agit pas seulement de limiter les impacts négatifs, mais aussi de contribuer positivement à la société et à l’environnement, avec la même rigueur que pour les objectifs financiers.
À un niveau plus fondamental, je vois la RSE comme une tentative d’inscrire l’activité économique dans une finalité plus large que la seule recherche du profit : celle du bien commun. C’est cette double exigence,pragmatique et éthique, qui donne toute sa profondeur et sa légitimité à la démarche.
Comment envisages-tu l’avenir de la RSE et ton rôle dans cet avenir ?
Je n’ai pas encore de projet figé concernant mon rôle futur dans la RSE, étant encore étudiant. Ce qui m’importe, c’est de continuer à évoluer dans des environnements où la dimension éthique n’est pas un simple discours, mais une exigence concrète. J’aimerais notamment poursuivre dans le milieu du conseil, à condition de pouvoir contribuer, au moins en partie, à l’implémentation réelle de principes éthiques et durables dans les stratégies d’entreprise. Sans cette dimension, je sais que mon engagement et mon intérêt s’émousseraient.
Pour moi, la RSE ne doit pas être une spécialisation isolée, mais un réflexe intégré dans tous les champs de décision, aujourd’hui plus que jamais.

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