Kilafee n°6 - mai 2022 : Valérie LALLEMENT, la Coache se cache
05/05/2022
Faire un portrait fidèle d’une personne qui s’aime « recluse, discrète, préférant rester cachée, qu’on ne parle pas d’elle » ? Fichtre… Mon esprit s’égare instantanément… Me revient Coluche évoquant son professeur : « le Doyen de la faculté, qui ne les avait plus toutes, ses facultés, c’était un mec, il nous vendait de l’intelligence il avait pas un échantillon sur lui ». Valérie, je sens que c’est le contraire : tant d’intelligence et elle n’essaie même pas de m’en remontrer, à moi qui n’en manque pas.
Elle ne la dissimule pas non plus. Son sourire aussi illumine mon écran ! A tel point que je conclurai notre rencontre ainsi : « Avec la vie que tu m’as racontée, comment se fait-il que tu souries tout le temps, même quand tu ne souris pas ? ». A quoi Valérie m’a répondu cash « A y réfléchir, c’est vrai que j’en ai bavé, mais tu n’en raconteras rien », puis elle a conclu « Mais c’est ma nature, je souris parce que nous discutons, parce que j’aime l’échange, la rencontre, livrer de soi et recevoir tant de l’autre, accéder à l’intime… ».
Et si j’ajoutais « volubile et gaie » ? Elle ne démentira pas. Et « sensible, sensible aux autres » ? Elle revendique. « Donner de soi pour donner à réfléchir … C’est moi : artiste, et coach ». Ça y est, je l’entrevois. Et vous ?
Valérie est une rurale champenoise, née au mitant des 70’s à Chalons-en-Ch., une cité dont elle partage la modestie - Wikipédia dit « la ville compte nombre de personnalités qui se sont distinguées par leur art ou leur activité civile ou militaire ». Y sont nés entre autres, Pierre DAC et CABU. Celui-là, elle l’adore. Mais si elle a commencé en bossant chez Moët, le M champenois de LVMH, ce n’est pas pour les bulles, c’est pour le retour à sa terre. Pour la coincer, la bulle ? Certainement pas car quoi qu’elle fasse, elle travaillera dur, poussée par le désir de perfection.
Ou l’inquiétude de ne pas pouvoir l’atteindre ? Et pourtant … « Mal partie, orientée en BEP, puis bac Arts Plastiques, rattrapée par la patrouille parentale (Ma fille, il te faut d’abord un métier avant de faire artiste) et inscrite en BTS commerce international, une maîtrise de droit, puis admise à l’ESSEC, d’où je sors diplômée d’un master en marketing, parce que c’est créatif ».
Elle s’appuie sur ce parcours détonnant, non pour l’étaler, mais pour me rassurer, papa désarmé face aux difficultés scolaires de ma plus petite, qu’elle pressent zèbre, ces précoces inadaptées au « système ». Elle a pu l’être elle-même à ses débuts professionnels. « T’en fait pas, elle donnera la pleine mesure de ses possibles ».
Comme beaucoup de femmes de l’époque, elle lâche ensuite sa c(h)ampagne chérie pour Paris où son mari bosse. Elle entre en banque, sans en avoir la foi, comprend qu’elle n’en a aucun des codes (« tirer la couverture à soi » ?), ni même le goût du salariat. Ses père et grand-père étaient de grands entrepreneurs. Atavisme ?
Elle ouvre alors sa première boite, dans le soin aux personnes. Elle en aura jusqu’à trois simultanément, petites, mais quand même, respect !
Valérie se forme au coaching pendant 2 ans et s’associe à un cabinet d’ingénierie humaine & financière, où elle est allée jusqu'à créer un fonds d'investissement dans les grands crus de Bordeaux. Elle s’épanouit pleinement dans l’indépendance professionnelle centrée sur la qualité de la relation aux autres. Voyage intérieur entre soi et l’autre.
Vint la période, révolue heureusement, des fractures. Elle ne l’a pas choisie, pas plus que son Châlons n’avait choisi son chemin de croix en 14-18. L’une de ses œuvres, « Linceul du temps », évoque cette période où elle tricotait, « pour percevoir l’écoulement du temps d’après la longueur de ses tricotages », quand ses journées s’écoulaient, identiques, ternes, sans futur.
A moi, cela résonne comme l’espagnol « ensimismarse : s’isoler, rentrer au plus profond de soi ». Pour Valérie, ce sera pour mieux en rejaillir. Déracinée de sa vie professionnelle, elle fréquente l’école des Beaux-Arts de Versailles, s’y découvre des congénères de 20 à 60 ans, d’un riche mélange interculturel et intergénérationnel. En réouvrant sa boite de couleurs poussiéreuse, elle s’entrouvre l’autre porte, la création artistique qui mène l’artiste au cœur des gens par son regard affuté et son questionnement, parfois taquin.
Elle s’envole alors à l’autre bout du monde, Singapour, et y construit sa nouvelle œuvre, d’expos en galerie, avec la force de sa « ré-flexion-création » (c’est de moi 😉). Lucide sans être désabusée, elle m’instruit que « l’art ne permet pas de vivre, si on n’est pas du sérail, ou sans mécène ». Mais quand elle atterrit chez nous, en Provence, à Bouc-Bel-Air près d’Aix, mi 2019, elle est fermement décidée à mener de concert ses deux talents, Coach et Artiste plasticienne.
Je vous invite à découvrir les Œuvres de Madame (*). J’ai kiffé « This is not Art ». Valérie joue de ce que « l’art, c’est ce qui est accroché au mur, avec un cadre doré autour », me déculpabilisant d’avoir découpé dans mes propres toiles ratées, des parcelles sauvables (et montrables, cabotin que je suis !). D’un regard, on embrasse les siennes, magnifiques. Richissimes même quand vous écoutez Valérie les étayer de sa pensée.
Quant à son Coaching, depuis 15 ans, après, elle offre aux top managers « une vraie bulle dans laquelle ils sont eux-mêmes ». Elle n’y interfère pas avec leurs responsabilités, car elle revendique d’être « puriste quant à l’art de poser la question neutre », « de n’avoir aucune idée quant à leur job, pas de conseil à leur donner sur la tenue de leur boite », « de ne pas avoir besoin de transférer la moindre projection d’elle-même sur leur réussite professionnelle ». Sûre d’elle-même, pensant peut-être à je ne sais qui, elle me précise « pas même inconsciemment ».
Cette "Madame", tout comme la Coache qui se cache, vous tend un miroir et vous donne à réfléchir. Comme ses questions, ses œuvres vous interrogent et vous amènent à penser, ne pensez-vous pas ?
Yves Martin-Laval (E83)
depuis La Ciotat, pour KILAFEE ESSEC Alumni Provence
(*) Madame, c’est son nom d’artiste. Sûr qu’elle se cache ainsi.
Trois actus de Valérie LALLEMENT sur ce joli mois de mai :
- A découvrir sa collaboration artistique lumineuse avec Capkit (https://capkit.fr) à partir de ses « Méditations Calligraphiques » (voir www.madame-art.com), en avant-première sur la SMART puis au stand 67 (Capkit) allées Picasso, Aix en provence, du 5 au 9 mai.
- La sortie de l’épisode 1 de son Podcast « L’art de réfléchir, réfléchir par l’art » sur https://podcast.ausha.co/hors-temps-l-art-de-reflechir-reflechir-par-l-art
- Valérie pratique aussi le coaching collectif, même en visio, pour « faire réfléchir les gens en collectif, leur permettant de se poser des questions et d’avancer grâce aux miroirs des autres ». elle vous invite donc à « Agir, booster sa confiance en soi » Nouveau parcours de coaching collectif Entreprise/Particulier 2h/sem pendant 7 semaines début le 31 mai 2022.
Valérie LALLEMENT- va.lallement@gmail.com - +33 (0) 668 75 14 11
Executive Coach depuis 2006,
Coaching de dirigeants | Equipes | Hauts potentiels | Hypersensibles | Talents en expatriation

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