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KILAFEE n°11 – Octobre 2022 : Sonia Ciccione, Same player shoot again (et différemment !)

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Provence

03/10/2022

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Sonia est nommée à l’Ordre National du Mérite par Macron. #Kilafee monte en grade, gourmandise, inquiétude. Belle histoire ou histoire de copains ? Sonia raconte : Brigitte Macron avait visité l’Ecole de la 2ème Chance - E2C (*). « Je ne l’avais jamais vue, je ne les connaissais pas. » Puis un jour, elle a reçu un mail « vous êtes pressentie… veuillez compléter le formulaire… ». Elle se renseigne « non, ce n’est pas une erreur… ». Donc on peut sans copinage, me dis-je rassuré.

 

(*)  L’E2C de Marseille École de la 2e Chance de Marseille (E2C Marseille) (e2c-marseille.fr) appartient à un réseau national Réseau E2C : Association nationale des Écoles de la 2ᵉ chance (reseau-e2c.fr) -


« Récompenser la fonction et le symbole, à travers la personne, c’est probablement ce qu’a voulu le président qui a pris sur son quota de croix. Je suis Chevalier, c’est le niveau zéro». Modestie. Estomper 12 ans d’un réel engagement pour d’autres qui n’ont pas eu la chance du premier coup. 

 

J’avais été frappé, et fier, de ce que, depuis un paquet d’années, l’ESSEC était mise en avant pour favoriser d’exclure l’indifférence, ou d’inclure la différence. Aujourd’hui, toutes les écoles offrent le même discours pour l’engagement, l’entrepreneuriat, l’ESS, etc. L’ESSEC était précurseur pour désinhiber l’audace académique. Les autres écoles ont suivi. Tant mieux. 

 

Sonia dit avoir « rêvé de faire l’Essec même en bizuth »…  Née à Tourcoing, où elle a passé le bac, puis sa prépa à Douai. Au début des années 90, ni l’ESSEC, ni Sonia n’étaient sensibles à ces questions d’aujourd’hui.  Alors j’imagine l’énergie printanière s’extirpant de sa chrysalide. Je me souviens de Tapie, ministre en 1992. Voulait-elle « fondre sur la capitale » ? Parcours classique, audit ou marketing, big five, ascension, accumulation, consécration… ? Elle résume plutôt qu’elle ne raconte ses débuts, chef de produit puis responsable marketing produit pour la TV interactive.

 

Mais l’ambition n’est pas son moteur. Je le comprends à ses mots « J’associais l’ESSEC à dynamique, ouvert, souple, dans le mouv’, la vraie vie ». Moi aussi, j’avais été heureux de mon admission à l’ESSEC pour ça, mais soyons francs, j’avais quand même raté HEC. Pas Elle (oui, je mets une majuscule, respect !). Elle avait déjà un quelque chose de spécial, non ?

 

« 7 ans chez Canal Plus, tout allait bien vers 2005-2006 mais Nicolas et moi, la trentaine et un bébé, nous voulions bouger, partir de Paris ». Je me revois vingt ans avant, en 85, à la naissance de mon premier, m’angoissant à l’idée de faire la queue au jardin public, et décidant que Paris ne valait pas une messe. Sonia et Nicolas, eux, cherchaient aussi du sens, et pas que du soleil. Comme une crise d’utilité sociale. Ils lâchent tout, prennent une grande respiration, et Sonia retourne sur les bancs de l’école, l’IAE d’Aix, un Master RH et un DU de management relationnel.

 

Mes amis lecteurs assidus diront que je le fais exprès, de trouver des parallèles : je retournais sur les bancs de la même école, l’IAE d’Aix, en 1998, pour un DEA… c’est fou, n’est-ce pas ? Mais tandis que j’improvisais ma vie, Sonia, elle, en remettrait une couche sciemment  « j’avais dans l’idée de refaire des études tous les 10 ansJe recommande vivement la formation continue ». Elle suivait donc son petit bonhomme de chemin. L’envie d’un engagement dans le développement social et/ou du territoire prenait forme, avec son premier nouveau job, pour faire l’interface entre les publics (handicapés, bénéficiaires des minimas sociaux), les structures d’accompagnement à l’emploi, et les employeurs potentiels, le plus souvent des opérateurs de plateformes téléphoniques. Pour une fédération mal gérée qui sera contrainte de fermer. 

 

Sonia a là une 2ème 2ème chance. Elle avait conférencé à l’E2C. Elle y postule, remplacement de maternité. Loin des plans de carrière. S’occuper des jeunes éloignés de l’emploi, accompagner leur réflexion, aider à leurs CV, argumentaire, lettre de motivation. Si on est loin du marketing et de l’audiovisuel parisien, on est pile dans le transfert d’une expérience vraiment vécue, n’est-ce pas ?

 

La même empathie généreuse certainement qui lui fera nous prêter ses locaux E2C avant qu’on demande (**) aux prémices du groupe « Chercheurs d’Opportunités » (qu’anime aujourd’hui Laurence Faugère). Sonia était alors devenue responsable du développement des partenariats, et chargée de professionnaliser la gestion, pour assurer la pérennité  de l’association ! Mission réussie, et évolution interne, comme Secrétaire Générale en 2015, ce qui la conduit, au départ du titulaire, à prendre la direction générale par interim, puis à l’assumer totalement fin 2017.


(**) voir au bas de l'article

 

Aujourd’hui, elle pilote un Codir de 6 membres, gère un budget de 6M€, 95 salariés, 1000 stagiaires par an, sur 3 sites (Romain Rolland et maintenant une antenne à Miramas). Et toujours pas de plan de carrière : quand elle parle de son métier, c’est la raison d’être de l’école qui est au centre : « œuvrer pour les jeunes éloignés de l’emploi ». « Ici ce sont des classes de 15 stagiaires, qui s’engagent pour un parcours de 4 à 10 mois », m’explique-t-elle« Ce dont le jeune a besoin, ce n’est pas refaire sa vie pareil, c’est faire différemmentOn les aide à trouver leur voie. Des immersions professionnelles successives. Si ça ne va pas, il essaie autre chose. Il sort définitivement dès qu’il a trouvé sa voie. Soit ça marche, soit on apprend. ». Nelson Mandela par l’exemple. Ou l’APM (***), qu’elle fréquente pour faire des pas de côtés.


(***)  APM = Association pour le Progrès du Management, une structure d’auto-accompagnement collectif pour les cadres dirigeants.

 

« La rentrée des classes, c’est tous les 15 jours… ». Elle et ses enseignants se débrouillent avec les plannings, la fusion des classes au bout de 6 mois, et le sourcing, aller chercher ces jeunes.  « Alors, tu as trouvé du sens ? »… « Je sais pourquoi je me lève le matin ! Hier c’était la journée du décrochage scolaire. Les belles réalisations que les jeunes avaient préparées. C’est ça le sens, trouver comment faire. D’abord construire leur confiance en soi. » … « De belles histoires ? »… « Plein ! Tiens, le chauffeur du Préfet connaissait l’itinéraire : il était passé par l’E2C ». 

 

Passionné par ces histoires de vie, je l’écouterai encore longtemps. Alors, j’élargis en papa rassi : « et à part travailler ? »… et fuse la réponse d’une maman épanouie « Je rigole avec mes enfants, et pour moi, du footing, pour me vider la tête - je prépare Aix en foulées, en octobre… ». On parle aussi d’avenir, professionnel s’entend. Approfondir ou changer pour faire avec d’autres moyens, toujours pour le respect de soi, des autres, de la nature de la biodiversité, aider au développement du territoire, avec d’autres moyens, une fondation peut-être ? 

 

« Et l’ESSEC, tu en as retiré quoi ? » … « Euh, je ne faisais pas partie des plus engagés dans leur scolarité, j’étais plutôt dans les assos [tu m’étonnes… si c’est pas s’engager, ça ? ]… faire des choix, trouver l’info. Mais FIN050, je sais pas. Ah si, il y avait ce prof d’organisation, qui nous parlait d’Astérix et du village gaulois. Mais comment s’appelait-il ? ». 

 

Vous savez qui c’est ? Vous le lui direz le 13 octobre prochain à notre journée à l’E2C.

 

Yves Martin-Laval (E83)

depuis La Ciotat, pour KILAFEE ESSEC Alumni Provence

 

(**) j’ai fouillé mes archives pour retrouver son mail et le voici in extenso tellement c’est exemplaire de ce pour quoi à l’époque je trouvais l’énergie d’animer les Alumni ESSEC Provence (c’est moi qui souligne 😉)

De : Sonia CICCIONE [mailto:sonia.ciccione@e2c-marseille.net]
Envoyé : vendredi 3 janvier 2014 12:06
À : Yves Martin-Laval
Objet : 2013_01_03_Salle pour séminaire SOC

Bonjour,

Je vous souhaite à mon tour une très bonne année 2014 !

Je ne suis pas très active dans le réseau des anciens, mais nous avons déjà eu l’occasion de nous croiser lors de rencontres, j’en profite d’ailleurs pour vous féliciter pour votre dynamisme.

Je ne ressens pas le besoin de participer au séminaire SOC, en revanche je peux vous mettre une salle de réunion à disposition, avec rétroprojecteur. Je ne sais pas si vous connaissez l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille, c’est un bel endroit où nous luttons contre les stéréotypes des « quartiers nord ».  Notre activité essentielle est l’insertion, par la formation, de jeunes de 18 à 25 ans sans diplôme ni qualification. Compte tenu des locaux et de l’espace dont nous disposons, nous accueillons également des entreprises et des associations qui peuvent utiliser nos infrastructures.

Je fais un peu long, mais tout ça pour vous dire que j’ai par principe retenu une salle de réunion sur les deux dates proposées. Si cela vous semble intéressant, il est également possible de prévoir un café d’accueil, ou un déjeuner le midi (nous avons un restaurant d’application, où il faut compter 11€ pour entrée/plat/dessert). La mise à dispo de la salle est gratuite, bien entendu.

Si vous voulez faire un saut par ici pour voir l’Ecole je suis à votre disposition, mais pas de pression non plus si vous préférez organiser cette rencontre dans un autre endroit (dites-le moi simplement pour que je libère les salles)!

A bientôt,

Sonia Ciccione / Schoutteten (ESSEC 1998)

Sonia CICCIONE

Responsable Administrative


Sonia CICCIONE (E98), sonia.ciccione@e2c-marseille.net – 06 15 13 14 71. 

https://www.linkedin.com/in/sonia-ciccione-68803a144/


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