#1Mois1Engagé : Johanna Wagner M(13) « Faisons émerger des pratiques au service du Vivant"
24/08/2025
Johanna Wagner est diplômée de l’IMHI (MBA en Management Hôtelier – ESSEC); elle a débuté sa carrière dans la finance et l’analyse chez Four Seasons et Covivio.
En 2019, après quatre années dans l’hôtellerie d’investissement, elle quitte son poste pour suivre son ambition : mettre son expertise au service de projets porteurs de sens. Johanna se consacre à créer des liens – entre personnes, métiers, discipline et secteurs – afin de faciliter les changements positifs vers des comportements et des décisions responsables et durables. Ses activités se concentrent sur deux secteurs avec impacts systémiques : l'enseignement supérieur et la finance.
Entrepreneure à impact, social nomad et multi-casquettes, elle développe des services et solutions développés avec ses entreprises et associations en se nourrissant des échanges sur le terrain, ses lectures et podcasts et les nombreuses conférences auxquelles elle participe.
E.S.B. : Quel est ton parcours et qu’est ce qui t’a amené à t’intéresser au sujet de la RSE ?
J’ai commencé à travailler dans l’hôtellerie lorsque j’avais 16 ans et j’ai rapidement remarqué que le secteur du voyage et de l’hôtellerie avait un potentiel majeur pour créer de la valeur sociale et environnementale sur les territoires. Bien sûr, j’ai aussi très vite compris qu’il fallait une réelle intention pour que cette valeur soit équitablement partagée et qu’elle ne se fasse pas au détriment de la qualité de vie et des espaces et ressources naturels.
En 2019, après 4 ans à évoluer dans l’équipe hôtels de Covivio, (dont deux ans de changements de certaines de mes habitudes personnelles), cette envie de travailler “avec du sens” est revenue à la charge. Je suis partie sans avoir de projet précis, convaincue que je pourrais toujours retrouver un poste “classique” mais qu’il était temps de tenter quelque chose de différent.
E.S.B. : la RSE concrètement dans ta vie ?
Depuis 2020, j’ai développé des cours pour des écoles de management hôtelier et le MSc in Hospitality Management de l’ESSEC, cofondé 2 entreprises, Join EDuC (2020, avec Carina Hopper, GMBA 2018) et Agence HoPe (2024) et une association, Back to School for the Planet (2021, également avec Carina). La RSE est au cœur de chacun de ces projets, de mes engagements associatifs (Campus de la Transition, Bon pour le Climat…) et de mes prises de parole et publications ! Je me retrouve à la décliner pour l’enseignement supérieur (avec Join EDuC), pour l’hôtellerie et le tourisme (avec Agence HoPe) et pour le grand public (avec Back to School for the Planet et le jeu SustyGrab).
E.S.B. : Comment définis-tu la RSE ?
Je vais réutiliser le mot que j’ai proposé pour ma contribution à l’ouvrage collectif Les 101 Mots de la RSE à l’usage de tous* : la Danse.
La RSE, ça peut paraître compliqué ou un peu effrayant car on sort du cadre connu et bien défini de la performance financière, mais c’est comme la danse : une fois qu’on s’y met on y prend goût et on comprend qu’on peut y mettre sa patte, qu’on a le droit de se tromper mais surtout : que c’est un terrain fertile pour exprimer ses sensibilités, se démarquer et s’épanouir en tant qu’organisation et en tant qu’individu.
Pour moi, la RSE c’est l’évolution naturelle après le stade “primaire” de l’entreprise, celui qui tend vers de beau et vers le mieux,
* (Archibooks, 2024)
E.S.B : Comment est-ce un catalyseur au business et avec quel type de ROI ?
Si je prends l’exemple de l’hôtellerie, les ROI à court et à long terme sont au rendez-vous. Au niveau humain tout d’abord car c’est fédérateur et motivant, dans un secteur qui a du mal à recruter et retenir des talents. Je remarque que malheureusement ces ROI ne sont souvent pas identifiés ni communiqués en tant que tels. En effet, on fait des économies depuis plusieurs années grâce à des pratiques comme le non-remplacement systématique des serviettes en chambre, les économiseurs d’eau ou encore les détecteurs de présence. Mais on a arrêté de suivre ces économies et donc on ne les met plus dans la balance quand on parle de l’équilibre économique de la RSE aujourd’hui. En parallèle, lorsqu’on prépare des projections financières sur plusieurs années (des “BP”), on identifie bien tous les investissements supplémentaires liés à une labellisation immobilière par exemple, mais on a du mal à capturer la valeur financière et extra-financière liée à cet investissement dans les P&L et la valeur de sortie. Ca fait partie des sujets que j’aborde avec mes étudiants et mes clients car cette “visibilité” des ROI à différents niveaux, dans différentes temporalités et pour différentes parties prenantes est encore peu répandue alors qu’elle a de vraies vertus pour prendre des décisions plus éclairées.
E.S.B : Que voudrais-tu dire aux Alumni ESSEC du Club et autres ?
J’ai envie de les inviter à danser 🙂
J’ai surtout envie de leur dire qu’on a la chance d’être diplômés d’une grande école et qu’avec cette chance vient une responsabilité qui mérite qu’on se dépasse et qu’on s’entraide, se soutienne et s’encourage.
On parle beaucoup de la force du réseau des Alumni, et il me semble que dans le domaine de la RSE il est évident qu’on peut avoir une influence positive majeure… à condition que l’on s’y mette tous avec nos meilleures intentions et nos sensibilités respectives.

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