Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Orientation professionnelle : les nouvelles clés du succès

Avis d'experts

-

27/09/2016

Le coaching dès les études serait-il la clé de la réussite pour les jeunes adultes confrontés aux transformations de notre société ? C’est la thèse défendue par Alice Le Scouarnec (E11), fondatrice d’HumanOz, qui accompagne ses clients sur le chemin de la connaissance de soi.

Le coaching des jeunes a le vent en poupe. Depuis quelques années, les adolescents et les jeunes adultes, parfois poussés par leurs parents, sont de plus en plus nombreux à solliciter les services d’un coach, pour définir leur projet professionnel, apprendre à gérer leur stress ou dépasser un échec scolaire, dans un contexte de pression à la performance et de chômage endémique.

Cependant le recours à cette forme d’accompagnement n’a pas pour seule finalité de faciliter l’accès au marché de l’emploi. Il répond surtout à l’avènement d’un nouveau paradigme dans notre société, qui fait de la connaissance de soi le pilier de l’orientation professionnelle et de la réussite personnelle.  

Le monde change, et nous avec

Nous traversons actuellement des transformations économiques et sociales majeures, à l’échelle nationale et mondiale, qui font émerger de nouveaux besoins, comportements et valeurs, sur le plan sociétal comme sur le plan individuel, bouleversant notre façon d’envisager l’avenir et d’interagir les uns avec les autres. Cette révolution culturelle, politique et cognitive, formidablement expliquée par Michel Serres, marque notre entrée dans une nouvelle ère, celle de la postmodernité, définie par Jean-François Lyotard comme « l’état de la culture après les transformations qui ont affecté les règles des jeux de la science, de la littérature et des arts à partir de la fin du XIXème siècle ».

De fait, on ne peut ignorer l’ampleur de la transition en cours. Signe des temps, les 18-35 ans sont nombreux à « voir les choses différemment », notamment leur orientation professionnelle. Le choix d’un métier, et avant cela d’un cursus, devient de plus en plus complexe et engageant à mesure que la crise s’enlise et que le niveau d’études moyen croît, aggravant sans cesse la compétition à l’entrée. On aborde désormais les études supérieures, voire le lycée ou même le collège, avec la peur d’obtenir des résultats insuffisants qui, à terme, empêcheront de trouver un emploi. La pression atteint un niveau tel qu’elle peut brouiller la capacité de décision de certains.

D’autant que la rapidité avec laquelle les secteurs économiques évoluent depuis la révolution des nouvelles technologies est exponentielle. 50 % des métiers qui existent aujourd’hui n’existeront plus dans 10-15 ans et « 60 % des métiers qui recruteront en 2030 n'existent pas encore ». Un actif sur quatre a vécu une transition professionnelle au cours des 12 derniers mois, et le fait d’être jeune augmente cette probabilité (source : Lab'Ho et Lispe/IGS-RH). Que devient le rôle de l’école, censée (entre autres) préparer au marché du travail en apportant les connaissances nécessaires pour être opérationnel dans un métier donné, lorsque celui-ci est voué à changer ou disparaître d’ici l’obtention du diplôme ?

Dans ce contexte, on comprend que les nouvelles générations vivent le travail différemment, et tendent à repenser les codes de fonctionnement de nos entreprises. Des manières de manager inédites font leur apparition, sur un modèle « donnant-donnant » qui génère du sens et de la valeur sociétale, au sein d’organisations qui assument leurs responsabilités.  Cette mutation majeure fait évoluer avec elle la notion de leadership qui, rappelons-le, est la capacité à mener d’autres personnes ou structures dans une direction commune ; être un bon leader ne dépend pas que de l’individu lui-même, mais aussi de ceux qui le suivent et de l’environnement dans lequel il évolue. Les qualités attendues d’un bon leader sont donc, elles aussi, en mutation.

Nous faisons donc face à des changements considérables, entraînant des situations que nous n’avons jamais eu l’habitude de traiter, et empêchant les enfants à penser leur vie d’adulte de la même manière que nous l’avons fait. Mais comment les préparer à un futur où tous nos repères se brouillent ? Comment accompagner la jeunesse pour qu’elle acquiert les compétences nécessaires aux leaders de demain ?

Il faut repenser l’entrée dans la vie adulte

Nos schémas classiques ne s’appliquent pas au monde incertain, instable, en mouvement permanent, que nous promet l’avenir. Si nous sommes amenés à exercer diverses fonctions dans différents domaines au fil de notre carrière, que signifie alors faire les « bonnes études », le « bon choix » ? Associer cette notion à tel ou tel diplôme, tel ou tel métier « parce qu’il y a des perspectives d’avenir » a-t-il encore du sens ?

Compte tenu de la rapidité d’évolution des métiers, mieux vaut viser l’adéquation entre son orientation et son identité profonde. Passer par la case introspection dès ses études permet non seulement de choisir un métier cible, ou une discipline, en fonction de ses centres d’intérêt, et donc de s’assurer un niveau de motivation et de réussite élevé, mais également d’apprendre dès le début de sa carrière à mener une réflexion de ce type, ce qui sera un atout précieux lorsqu’il s’agira d’aborder les transitions professionnelles suivantes.

Les avancées scientifiques en neuroscience ont affiné notre compréhension du fonctionnement humain. Nous savons que la réussite est directement liée à la motivation intrinsèque de chacun pour un sujet donné. Pourtant, les initiatives encourageant à construire son projet professionnel en fonction de soi restent timides. C’est d’autant plus étonnant que la moitié des jeunes adultes font désormais des études supérieures, souvent pendant 5 ans ou plus. Un temps précieux pendant lequel ils peuvent se permettre de prendre le temps de réfléchir à qui ils sont et ce qui est vraiment important pour eux – informations déterminantes pour, dès leur prise d’autonomie, construire des fondations solides en accord avec leur identité et leurs aspirations, et ce faisant, pour identifier les environnements qui leur permettront de libérer leur plein potentiel. Car pour devenir un bon leader, il faut aussi savoir repérer le contexte dans lequel son style de leadership sera valorisé.

Les fortes pressions du monde actuel rendent cet exercice d’introspection malaisé, voire très difficile. La peur, les doutes, sont les éléments qui bloquent le plus notre développement à tous. Franklin Roosevelt disait : « La seule limite à notre épanouissement de demain sera nos doutes d’aujourd’hui »

C’est pourquoi nous devons inciter les nouvelles générations à aborder la vie positivement, avec une énergie et une confiance qui leur permettra de relever les défis qui les attendent. Nous avons tous un rôle à jouer pour les accompagner sur ce chemin. Il existe plusieurs manières d’apprendre à se connaître ; à chacun de trouver celle qui lui correspond. La seule certitude, c’est que cela ne se fait pas en un jour – donc autant commencer tôt !

Un coach aide à s’orienter

Les jeunes adultes sont en pleine construction en tant qu’êtres autonomes. Ils doivent prendre leurs premières grandes décisions de vie. Ils sortent de l’adolescence, période complexe à part entière jouant un rôle important dans l’estime de soi (source : Adolescence and Emerging Adulthood – Cultural Approach, Jeffrey J. Arnett, 
2013). Ils sont par ailleurs confrontés à un climat économique et social difficile.

D’où la nécessité d’avoir un certain recul. Mais difficile de prendre son temps dans une société où tout va de plus en plus vite… C’est là que réside l’intérêt d’un soutien bienveillant et d’un accompagnement personnalisé et individuel par un professionnel. En effet, quel que soit l’objectif visé, le coaching est avant tout un moyen de réfléchir autrement et de faire des choix avisés, dans un laps de temps donné. En quelques séances, on change de perspective sur soi-même et sur sa situation pour trouver des solutions innovantes et parfaitement adaptées à son identité, son histoire et ses exigences personnelles. Cette approche permet de se responsabiliser et de gagner en autonomie à un âge où c’est justement ce que chacun de nous doit apprendre. D’autant plus que c’est une période où tout est à construire : il est bien plus facile de partir sur de bonnes bases, plutôt que de devoir tout repenser, 5 ou 10 ans après…

Le coaching est particulièrement précieux lors d’une orientation professionnelle, puisqu’il permet de :

  1. Se connecter à ses envies et motivations profondes pour trouver le plaisir dans l’action
  2. Prendre conscience de ses talents et fonctionnements automatiques limitants pour mieux développer son potentiel
  3. Faire l’expérience de sa capacité à trouver des solutions pour et par soi-même
  4. Apprendre à réussir, en s’appropriant une nouvelle façon d’aborder un « problème », assurant ainsi une durabilité des résultats dans le temps

Avoir accès à ce type d’accompagnement pendant sa scolarité ou ses études aide à prendre conscience de ses points forts et à éprouver très tôt les bénéfices de la connaissance de soi, tout en définissant un plan d’action pragmatique et efficace pour son orientation. L’ensemble du processus permet de renforcer la confiance en soi et l’estime de soi, de gagner en assertivité et d’atteindre son plein potentiel en amont de l’entrée dans la vie active.

Investir du temps dans son développement personnel peut s’effectuer de manières différentes. Quelle que soit la méthode choisie, c’est avant tout une décision qui doit être prise par l’individu lui-même. Ce travail ne sera utile qu’à condition d’être motivé. À nous donc d’encourager les jeunes générations dans cette voie.

Connais-toi toi-même : un impératif sociétal

Mais quelles sont les compétences dont nous avons besoin dans le monde tel qu’il se redessine aujourd’hui ? Et quels sont les savoirs que nous nous devons de transmettre aux nouvelles générations ? Dans Les 7 savoirs nécessaires à l'éducation du futur, Edgar Morin nous invite à réformer notre manière de réfléchir en adoptant la pensée complexe, qui englobe trois modes de pensée : critique, créative et responsable. Pour y atteindre, il faut explorer trois pistes :  

  1. Collaboration : la complexité des situations que nous allons rencontrer est telle qu’un seul individu, une seule discipline, ne pourra en avoir une vision suffisamment éclairée et trouver des solutions qui répondent à l’ensemble des enjeux. Nous devrons donc travailler collectivement.
  2. Créativité : nos capacités d’innovation se sont décuplées et, avec elles, les impacts de nos inventions sur notre environnement deviennent de plus en plus complexes et interconnectés. Nous devrons donc nous montrer à la fois créatifs et responsables dans notre manière d’aborder les problématiques de demain (intelligence artificielle, big data, blockchain…).
  3. Rétroactivité : la rapidité des transformations rend inefficace l’analyse des informations au présent pour un changement que nous souhaitons mettre en place demain. En effet, demain notre monde sera si différent de celui dans lequel sont obtenues les informations en question, que les attentes des consommateurs et des citoyens seront déjà obsolètes. Nous devrons donc construire (produit, solutions, décisions…) en nous inspirant du design thinking et en utilisant les retours des utilisateurs finaux.

Tout cela exige de renoncer à la compétition, de calmer nos égos et de développer notre confiance en nous-mêmes ainsi que notre intelligence émotionnelle. Sinon, comment faire confiance à l’autre et à l’avenir ? C’est pourquoi la connaissance de soi devient primordiale. Comment nos sociétés pourraient-elles se remettre en question et se réinventer, si la majorité des individus qui la constituent éprouvent de grandes difficultés à le faire ?

Un accompagnement individuel tel que le coaching est un moyen efficace de prendre le temps de réfléchir autrement, d’apprendre à évoluer et de se donner les moyens de réussir. Repenser notre manière d’aborder notre entrée dans la vie adulte, en associant l’orientation professionnelle à l’introspection, est un moyen de participer à notre réussite individuelle et collective et d’accompagner l’émergence des leaders demain.

 

Important : Il est fortement conseillé de vous renseigner sur la certification du coach et sur son investissement personnel dans son propre développement personnel avant de vous engager.

 

En savoir plus : 

alice@humanoz.com
www.humanoz.com

 
J'aime
833 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.

Articles suggérés

Avis d'experts

Reflets Mag #151 | Transformation durable : quelle performance viser ?

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

06 mars

Avis d'experts

Reflets Mag #151 | La check list du manager bienveillant

RM

Reflets Mag

08 février

Avis d'experts

Reflets Mag #150 | Transformation durable et polémique

RM

Reflets Mag

10 janvier