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Face au changement, quel rôle et quel profil pour les leaders ?

Avis d'experts

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30/08/2019

Comment gérer dans un monde en constante évolution ? Les réponses de Corinne Forasacco (B12), directrice académique de l’ESSEC Executive Education et coach consultante.

Rien n’est permanent, sauf le changement… Héraclite, jeune auteur du VIe siècle avant notre ère, en convenait déjà puisqu’il inventa la formule. Celle-ci résonne avec une actualité toujours accrue – et convoque malheureusement toujours autant d’inquiétude, voire de stress. Ce n’est pourtant pas une fatalité. Il serait grand temps de transformer son regard et d’accepter cette inéluctable dynamique pour mieux la mettre au service non seulement de l’entreprise, mais aussi de son développement personnel. En apprivoisant la complexité et l’incertitude, on peut en effet revisiter les relations de pouvoir, mieux interagir, apprendre à faire « avec les autres »… bref, s’autoriser à mobiliser son intelligence émotionnelle.

Réinventer l’approche des transformations

Il s’agit de passer d’initiatives répétées mais trop souvent isolées et inachevées, à un engagement global d’une organisation dans la transformation. Cela exige une implication des dirigeants, eux-mêmes intervenants dans une dynamique et un leadership renouvelés.

Car si tout le monde s’accorde sur la nécessité de l’engagement, très souvent la réalité est plus prosaïque et modeste. Beaucoup de dirigeants mériteraient plutôt le titre de « sponsor », rôle associé à quelques actes symboliques, notamment de communication – via une prise de parole publique ou une participation à un « kick off » de projet par exemple.

Le curseur doit être déplacé au-delà, notamment lorsque sont mises en place des organisations plus collaboratives. Et sans aller jusqu’à fantasmer un costume de « leader libérateur » décrit comme le pivot des entreprises dites « libérées », il est fondamental que les dirigeants incarnent et donc vivent effectivement des transformations dans leur propre leadership et dans leurs modes de gouvernance.

Quels ingrédients à la transformation des dirigeants ?

Il serait réducteur de répondre par une liste de compétences nouvelles à développer. Il ne s’agit pas d’établir une recette managériale, mais d’inviter chaque dirigeant à faire évoluer son comportement. Cela passe par l’expression, dans les transformations, d’une vision et d’une rapidité d’exécution, qui traduise dans les faits la capacité à surfer en permanence sur le double registre des court et moyen termes.

Pour ce faire, les gardiens du temple des résultats doivent pouvoir trouver des moteurs profonds à leurs actions, sur un plan plus personnel. Leur enjeu est d’accepter de se connecter à leurs émotions, y compris dans des dimensions aussi clés que celle de la prise de décision. Cela suppose de reconnaître et de nommer les dites émotions, d’en percevoir les avantages comme les limites. Objectif : passer des émotions subies à des émotions identifiées et/ou exprimées, régulées et transformées. Cette conscience permet en effet de se défaire de comportements automatiques pour adopter des comportements stratégiques.

Un changement professionnel… et personnel 

Globalement, ayons à l’esprit que les émotions négatives sont plutôt sources de méfiance, de repli, de rigidité, et que les émotions positives constituent des leviers d’ouverture, d’échanges ; elles sont porteuses d’audace et de capacité à changer. Ainsi développer une nouvelle écologie personnelle permet en conscience et en confiance de revisiter les relations au pouvoir, la capacité à sortir d’une zone de confort, la résilience face aux échecs. Dans les interactions, cela signifie aussi avoir une envie véritable de « faire avec les autres », s’autoriser à être ouvert et curieux à l’égard de la différence et de l’innovation. Bref, nous évoquons un profil de marathonien qui a l’énergie, la concentration et le souffle pour tenir la distance tout en sachant regarder et capter l’évolution quotidienne de son environnement. Un humaniste enfin qui perçoit que son changement de regard sur les autres peut justement changer les autres.


Article réalisé en partenariat avec le Service Carrière d’ESSEC Alumni 

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Image : © Freepik

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