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Formation continue : on a toujours à apprendre

Avis d'experts

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09/09/2016

Plusieurs dispositifs permettent désormais de se former à tout âge pour développer ses compétences et sécuriser son parcours professionnel. Les explications d'Anne Letellier (M14), consultante en communication, marketing, numérique.

Aujourd’hui, plusieurs dispositifs s'offrent à chacun, et à tout âge, dès lors que l'on souhaite réaliser une action de formation. La formation peut être à l'initiative du salarié ou à celle de l'employeur, ou être d’un commun accord. En effet, la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle en France ouvre de nouvelles opportunités en matière de qualifications et de compétences. Les trois points clés des nouvelles dispositions sont :

  • la création du compte personnel de formation ;
  • le déploiement d’un entretien professionnel ;
  • l’évolution du financement.

La création du compte personnel de formation (CPF)

À partir du 1er janvier 2015, le CPF est créé alors que le DIF est supprimé. Ce nouveau dispositif individuel et personnel est mobilisable à l’initiative du salarié tout au long de sa vie professionnelle en vue de suivre des formations qualifiantes et certifiantes.

Comme son nom l’indique, le CPF est :

  • un compte qui capitalise chaque année des heures que vous pouvez mobiliser quand vous le souhaitez pour faire de la formation ;
  • personnel, chaque salarié devant le gérer de manière autonome grâce à un site dédié : www.moncompteformation.gouv.fr.

Le principe d’universalité : un accès à la formation pour tous

Le CPF est attaché à la personne. Les salariés ainsi que les demandeurs d’emploi vont pouvoir en bénéficier dès l’âge de 16 ans et jusqu’au départ à la retraite, et le mobiliser à tout moment de leur vie professionnelle. Le CPF ne peut être débité sans votre accord.

Une alimentation régulière

Tout salarié acquiert des heures « CPF » proportionnellement à son temps de travail.

Les salariés travaillant à temps plein bénéficient de 24 heures par an pendant cinq ans, puis de 12 heures par an pendant trois ans, dans la limite d’un plafond total de 150 heures.

Dans le cadre du CPF, les heures acquises au titre du DIF au 31 décembre 2014 sont mobilisables jusqu’au 31 décembre 2020 dans les conditions et limites du CPF. L’employeur devra fournir à chacun des salariés une attestation du solde des heures DIF en date du 31 décembre 2014 au plus tard avant le 31 janvier 2015.

Un site national dédié au CPF

L’État a confié à la Caisse des dépôts et consignations la création et la gestion de ce site. La Caisse des dépôts et consignations gérera pour tous les compteurs d’heures de formation et informera sur le CPF (formations éligibles). À terme, il est prévu une alimentation automatique des comptes CPF à partir des déclarations sociales des entreprises.

Depuis 2015, chaque individu peut :

  • alimenter son compte CPF avec son solde d’heures DIF ;
  • consulter le nombre d’heures inscrit sur son CPF ;
  • s’informer sur les formations éligibles et mobiliser ses heures.

Des formations davantage qualifiantes et certifiantes

Les formations pourront être suivies pendant ou en dehors du temps de travail selon le projet du salarié.

Les formations éligibles au CPF sont très précisément définies ; il s’agit :

  • des formations visant à acquérir un socle de connaissances et de compétences ;
  • des actions d’accompagnement à la VAE ;
  • des formations conduisant à des qualifications professionnelles et figurant dans une liste de branches ou interprofessionnelle.

Des financeurs pivots

  • Pour les demandeurs d’emploi : Pôle emploi ou le Fongecif.
  • Pour les salariés :
    • Les OPCA : pour optimiser les financements, les OPCA mobiliseront l’ensemble des dispositifs à leur disposition et pourront solliciter, si nécessaire, d’autres financeurs tels que le Fongecif, le CEP...
    • L’entreprise en cas de gestion interne.
    • Le Fongecif pour les salariés en congé individuel de formation (CIF) qui mobilisent le CPF.

Si la durée de la formation est supérieure au nombre d’heures acquises, le CPF peut faire l’objet d’un abondement en heures supplémentaires de façon à la financer intégralement.

Le déploiement de l'entretien professionnel

Obligatoire dans toutes les entreprises depuis le 7 mars 2014, l’entretien professionnel doit être formalisé pour chaque salarié. Il remplace l’ensemble des entretiens existants, le bilan d’étape professionnel et l’entretien de seconde partie de carrière, à l’exception de l’entretien annuel d’évaluation.

L’entretien professionnel donne lieu à la rédaction d’un document dédié et doit comprendre :

  • Un entretien obligatoire tous les deux ans permettant d’envisager l’évolution professionnelle du salarié en termes de qualification et d’emploi. Il est également proposé à tout salarié qui reprend son activité après une période d’interruption due à certains événements. Tous les salariés devront avoir bénéficié d’un entretien au 5 mars 2016.
  • Une analyse du parcours professionnel tous les six ans, destinée à dresser un bilan du et à vérifier que, sur la période, le salarié a suivi au moins une formation, évolué au plan salarial ou professionnel, et obtenu des éléments de certification par la formation ou la VAE.

Dans les entreprises de 50 salariés et plus, si deux de ces trois situations ne sont pas effectives, la loi prévoit une sanction correspondant à un abondement du CPF de 100 heures et le versement d’une somme correspondante à l’OPCA, soit 100 heures à 30 euros pour un salarié à temps plein.

En résumé…

À votre initiative, vous pourrez utiliser votre compte personnel de formation. Ce dispositif a pour but de vous placer au centre de votre carrière et de vous faire devenir acteur de votre parcours professionnel grâce à la formation. Vous pouvez le mobiliser quand vous le souhaitez.

Les listes de ces formations sont disponibles sur : http://www.moncompteformation.gouv.fr.

Pour être accompagné dans la recherche d’une formation ou de financements complémentaires, vous pouvez avoir recours au Conseil en évolution professionnelle (CEP).

 

Article proposé par le service carrière et publié dans le n°112 de Reflets ESSEC MagazinePour s'abonner, cliquer ici

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