#1Mois1Engagé : Louise Langer, E(17) « Transformer la vision de la RSE, de contrainte en opportunité"
14/09/2025
Louise est une entrepreneuse française, cofondatrice et directrice générale de la société La Boxeuse, une entreprise créée en avril 2025 qui propose des solutions innovantes pour réduire les déchets en entreprise, notamment à travers la location de contenants réutilisables et le développement d'une application mobile incitative pour sensibiliser les salariés de manière ludique.
Avant de se lancer dans l'entrepreneuriat, Louise a acquis une expérience professionnelle notable dans le secteur de la livraison, notamment chez Jumia et Clone. Elle a également travaillé au sein de Rocket Internet, un groupe international spécialisé dans le lancement de startups.
Elle incarne une nouvelle génération d'entrepreneurs engagés dans la transition écologique et la réduction des déchets en milieu professionnel.
L’ESSEC lui a permis d’augmenter son champ des possibles, notamment en la faisant voyager dans des pays en développement, notamment, où elle a pu observer les impacts concrets du réchauffement climatique (inondations aux Philippines, montée des eaux en Côte d’Ivoire, vêtements de fast-fashion recouvrant les plages, etc.) et de confirmer son attrait pour l’écologie et le développement durable. Ayant travaillé dans l'e-commerce et principalement dans la livraison, elle a pu observer les limites d’un système qui veut gagner du temps mais qui perd de vue son environnement. Elle a donc décidé d’agir.
E.S.B. : Quel est ton parcours et qu’est ce qui t’a amené à t’intéresser au sujet de la RSE ?
● ESSEC Grande École suite à une classe préparatoire, cursus Droit
● Création d’ESSEC Solidarités Immigrants, antenne de Wintegreat (devenu EachOne)
● 5,5 ans dans des start-ups de e-commerce à l'international : Philippines (6 mois), Côte d’Ivoire (3 ans), France & Pays-Bas (2 ans).
● Lancement de La Boxeuse, entreprise dans l’ESS début 2025
Depuis l’enfance, j’ai toujours été attirée par l’écologie et les choix liés à la sobriété (ex : j’ai été passionnée par les constructions durables), et j’ai pu m’en rapprocher dans la Chaire “Immobilier et Développement Durable” de l’ESSEC. Mais le DD n’y était pas assez présent à l’époque (2015), donc j’ai dû le chercher par moi-même sur un marché de l’emploi qui était en 2019, encore trop “élitiste” dans le développement durable.
J’ai donc pendant plusieurs années travaillé dans la livraison, secteur en plein essor dans beaucoup de pays, où j’ai décidé d’apprendre et de me développer professionnellement. Quand je me suis sentie prête, j’ai décidé de me lancer, pour utiliser mes compétences au service de l’environnement.
E.S.B. : la RSE concrètement dans ta vie ?
Elle est présente à la fois dans ma vie professionnelle et personnelle.
Au travail, je me sens là où je dois être. Je retrouve le côté entrepreneurial que j’ai découvert à travers mes stages et premiers CDI, c’est excitant, et l’impact environnemental (déchets évités chaque jour) est très satisfaisant.
Grâce aux rencontres et aux découvertes que je fais dans la vie professionnelle (ex : La Reuse Economy Expo), ma vie personnelle change progressivement vers une meilleure version d’elle-même : mieux informée, plus éthique, et mes choix sont de plus en plus responsables.
Mes idées donnent un sens à mon travail, et l’inverse également.
E.S.B. : Comment définis-tu la RSE ?
C’est la conscience qu’une entreprise doit avoir de son impact sur l’environnement.
Partant de cette conscience, sa responsabilité, en tant qu’acteur de poids et fédérateur, est de prendre ses décisions par ce prisme : de considérer chaque décision d’un point de vue non seulement économique, mais aussi écologique (ex : en CO2, en déchets), et social (ex : inclusion, non-discrimination).
Néanmoins, cela ne doit plus être vu comme un “blocker”, mais comme une panoplie de moyens intéressants, voire fun et désirables, et qui permettent aussi d’économiser sur le long terme.
E.S.B : Comment est-ce un catalyseur au business et avec quel type de ROI ?
Une entreprise qui n’est pas spécifiquement “à mission” ou de l’ESS, doit désormais compter avec l’entrée en compétition d’entreprises qui, elles, se focalisent sur l’impact (ex : nominés de l’Impact 40, 120, Entreprises d’énergie verte…), et qui peuvent être, elles aussi,couronnées de succès.
La RSE ne peut donc plus simplement être une ligne du Rapport annuel d’une entreprise pour compenser ses actions polluantes, car les talents ne sont pas dupes, et attendent désormais de vraies actions.
Mais le ROI est hélas toujours la première question posée face à une solution RSE. Difficilement mesurable, il est en fait bien plus élevé que ce qu’on croit et agit de façon diffuse à bien des niveaux, qu’il faut prendre en compte. Par exemple : l’impact dans les esprits des candidats d’une action concrète (ex. : ateliers de sensibilisation, système de récompense pour les comportements vertueux) remplace sur le long terme bien plus qu’une sponsorisation de job sur les portails d’annonces Jobs.
E.S.B : Que voudrais-tu dire aux Alumni ESSEC du Club et autres ?
À quelque niveau que cela soit dans votre entreprise ou dans votre vie, il est toujours temps d’ouvrir vos chakras à des décisions plus éthiques et responsables.
La souveraineté de notre économie dépend des choix législatifs mais aussi de ce qui se passe sur le terrain, qui orientera le législateur.
Alors, même si on n’a rien fait jusque-là, il faut commencer et considérer la RSE comme un moyen. Pour avoir plus de poids et en faire une norme, se regrouper permettra de porter plus haut une voix commune et de faire bouger les lignes.

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