Cycle de conférences
ESSEC Beaux-Arts 2023-2024 (19ème saison)
L’Europe de la Renaissance
L’étude de la Renaissance a fait de grands progrès ces dernières années, révélant des artistes qui avaient sombré dans l’oubli et affinant la connaissance des grands maîtres, mettant en lumière les échanges et les nombreuses influences entre les foyers artistiques de l’Europe de la Renaissance. Artistes, œuvres, objets voyagent et diffusent de nouvelles manières et de nouvelles techniques. L’époque marque un renouveau, à travers une nouvelle représentation du monde, des grandes découvertes et un dynamisme économique favorisé par de nombreuses innovations.
Ce cycle de conférences est donc l’occasion de questionner le point de départ de ce mouvement historique, de revisiter l’art de la Renaissance, d’approfondir les rapports entre les peintres flamands ou néerlandais avec l’art Italien, de découvrir l’école de Prague et le rôle de Rodolphe II, d’éclairer les prémices de la Renaissance en France et de débattre de la spécificité (ou pas) de la Renaissance française…
Lundi 2 octobre 2023 à 20h30 – salle ESTP rue Cortambert Paris 16
Art et pouvoir - L’Italie de la Renaissance
Matteo Gianeselli, Conservateur du patrimoine, Chargé des collections de peintures, tapisseries, arts graphiques, textiles et cuirs au Château d’Ecouen
La conférence se propose de revenir sur les liens étroits entretenus entre art et pouvoir dans l’Italie de la Renaissance. Dans ce contexte de résurrection de l’Antiquité et d’affirmation de l’humanisme, les cours d’Urbino ou de Mantoue se mettent au diapason de la modernité formulée en Toscane aux XVe et XVIe siècles. Les artistes soutenus par les Médicis, les Montefeltre ou les Gonzague, tels Fra’ Angelico, Piero della Francesca ou Andrea Mantegna, ont su mettre à profit leur talent au service de ces puissantes familles.
Lundi 6 novembre 2023 à 20h30 – salle MDE 11 avenue de Friedland Paris 8
Rosso Fiorentino, de Florence à Fontainebleau
Oriane Beaufils, Conservateur du Patrimoine, en charge des peintures au Château de Fontainebleau
Né en 1494, la même année que François Ier et Pontormo, Rosso Fiorentino est l’un des artistes les plus importants du maniérisme. Formé dans l’atelier d’Andrea del Sarto mais artiste gyrovague, il voyage à Rome, Arezzo, sans doute Naples, Venise avant d’arriver en 1530 à la cour de François Ier et de s’établir à Fontainebleau où Vasari le décrit « vivant comme un prince ». C’est là qu’il finira sa carrière. Grand ordonnateur des décors et des travaux, Rosso Fiorentino est à l’origine de ce que l’on appelle aujourd’hui « l’école de Fontainebleau » qui installa définitivement les acquis et les principes de la Renaissance italienne dans les arts de la cour de France. En témoigne encore aujourd’hui la spectaculaire galerie François Ier, son ultime chef d’œuvre au château de Fontainebleau. Cette conférence se propose d’étudier le parcours de cet artiste original de Florence à Fontainebleau et de décrypter les mystères techniques et intellectuels de la célèbre galerie.
Lundi 4 décembre 2023 à 20h30 – salle MDE 11 avenue de Friedland Paris 8
Prague, creuset des arts sous Rodolphe II (1552-1612)
Philippe Malgouyres, Conservateur en chef du Patrimoine, Département des objets d’art au Musée du Louvre
L’empereur Rodolphe II décida de faire faire de Prague sa capitale. Il y vécut dans la vaste forteresse qui domine la ville, entourée de savants et d’artistes. Ensemble, astronomes, alchimistes, médecins, botanistes, orfèvres, lapidaires, peintres et sculpteurs exploraient l’infini complexité du monde à travers l’étude passionnée des phénomènes naturels. Une telle communauté rassemblée autour de la personnalité d’un tel souverain est un cas unique dans l’histoire de l’art européen, et produisit une extraordinaire floraison artistique que nous proposons d’évoquer ici.
Lundi 8 janvier 2024 à 20h30 – salle MDE 11 avenue de Friedland Paris 8
Renaissance septentrionale : les anciens Pays-Bas aux avant-postes de la modernité
Alexis Merle du Bourg, Docteur en Histoire de l’art, Commissaire d’expositions, Chercheur associé pour la France auprès du Jordaens and Van Dyck Panel Painting Project, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
Une tradition historiographique aujourd'hui datée incite à appréhender la Renaissance comme un phénomène essentiellement italien s’étant « propagé » dans le reste de l’Europe au cours des XVe et XVIe siècles. Sans être inexact, ce récit a, notamment, le défaut de conduire à minorer l’apport - considérable - des contrées situées au nord des Alpes, en particulier celui des « anciens Pays-Bas » passés sous souveraineté des Habsbourg à partir de 1482. Industrieux, urbanisés (avec les grands centres économiques et culturels de Bruges, d’Anvers et plus tard d’Amsterdam), dotés de la seule tradition artistique européenne capable de rivaliser avec celle de l’Italie, les anciens Pays-Bas contribuèrent pourtant, de manière décisive, à redéfinir l’économie, les lettres, les sciences ou les arts à l’aube de la période moderne.
Lundi 5 février 2024 à 20h30 – salle MDE 11 avenue de Friedland Paris 8
Antoine Caron (1521-1599). Faste et furie à la Renaissance
Matteo Gianeselli, Conservateur du patrimoine, Chargé des collections de peintures, tapisseries, arts graphiques, textiles et cuirs au Château d’Ecouen
La figure d’Antoine Caron est quelque peu oubliée de nos jours, bien qu’il travaillât sans discontinuité pour tous les rois de France, de François Ier à Henri IV, et pour la reine mère, Catherine de Médicis. La conférence revient sur la carrière de cet artiste fondamental de la Renaissance, qui irrigua de ses inventions toute la production française du XVIe siècle. Il sut incarner toute la sophistication de la cour des derniers Valois et l’érudition de la clientèle parisienne, dans le contexte pourtant dramatique des Guerres de Religion.
Lundi 11 mars 2024 à 20h30 – salle MDE 11 avenue de Friedland Paris 8
Le siècle d’or en Espagne
Isabelle Girodet, Historienne de l’art
Avec la conquête du Nouveau Monde, l'afflux des métaux précieux du Nouveau Monde, conjugué au triple héritage – bourguignon, espagnol, autrichien – de Charles Quint, s’ouvre un siècle d’or, politique économique et militaire. C’est aussi une période de grande vitalité artistique, qui s’épanouit sous le mécénat très éclairé des Grands Habsbourg, de 1520 à 1560, d’une extrême variété, dans tous les domaines : architecture, sculpture, peinture. Je vous parlerai de la rencontre fameuse de l’empereur Charles-Quint et de Titien à Bologne en 1530 et l’essor du portrait, le développement de Grenade, Salamanque, Tolède... et les trois grands foyers artistiques de la peinture : Valence, porte d’entrée de l’influence italienne grâce à la famille Borgia et où deux artistes espagnols, Ferrando Yanez de Almedina et Ferrando de Llanos, reviennent après leur collaboration avec Léonard de Vinci.
L’Andalousie est davantage marquée par le raphaëlisme romain et la Nouvelle Castille par Le Greco.
L’œuvre maitresse de ce dernier temps de la Renaissance espagnole est le monastère de l’Escurial, terminé par Juan Bautista de Herrera. Artiste ayant étudié à Bruxelles et servi en Italie qui reste une référence majeure à la charnière du 16è et du 17è siècle et qui illustre la prépondérance des échanges italo-flamands à cette période.
Lundi 25 mars à 20h30 – salle MDE 11 avenue de Friedland Paris 8
Autour de Dürer, les spécificités du Saint Empire romain germanique dans l'Europe de la Renaissance
Christine Chardon, historienne de l'art, membre du Club ESSEC Alumni Beaux-Arts
L'esprit de la Renaissance, dans les contrées germaniques émerge plus tardivement qu'en Italie, et sera durablement marqué le mouvement luthérien mais aussi par le contexte géopolitique du Saint-Empire romaine germanique. A mi-chemin entre l'Italie et les Pays Bas, artistes et savants sont des voyageurs qui s'imprègnent des nouveautés et réflexions de leur temps. Admirés et protégés par des princes réformateurs érudits, les peintres développent au sein des cours locales un style propre et identifiable, dont Dürer est la personnalité la plus emblématique.
Mardi 2 avril 2024 à 20h15 – salle MDE 11 avenue de Friedland Paris 8
Aux origines de la Renaissance française, de Charles VII à Louis XII
Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé, Château de Chantilly
Si on a l’habitude de placer le début de la Renaissance sous le règne de François Ier, ses prémisses sont en réalité bien plus anciennes. La fin de la guerre de Cent Ans et la reconstruction politique et économique qui l’accompagna favorisa l’essor de tous les arts. Charles VII, qui par ses reconquêtes réunit les conditions du renouveau des arts, Louis XI, l’habile stratège non dénué de sens esthétique, son fils Charles VIII, qui goûta à l’Italie sans négliger les arts précieux de son royaume, et Louis XII, l’ancien duc d’Orléans soucieux de légitimité : ces quatre rois seront à l’honneur, mais aussi les commanditaires et les artistes de leur entourage. Cette conférence se penchera sur les fastes des derniers feux de l’art médiéval et le développement parallèle et progressif de ce qu’on a appelé, à tort ou à raison, la Renaissance.
Lundi 3 juin 2024 à 20h15 – salle MDE 11 avenue de Friedland Paris 8
Catherine de Médicis, politique et art dans la France de la Renaissance
Guillaume Fonkenell, Conservateur en chef du Patrimoine au Musée national de la Renaissance à Ecouen et Caroline zum Kolk, IGE, historienne Fondation Maison des Sciences de l’Homme viendront présenter leur ouvrage : « Catherine de Médicis (1519-1589). Politique et art dans la France de la Renaissance ». Ce livre réunit des études issues de diverses disciplines dressant un portrait inédit de cette souveraine influente, éclairant les multiples facettes de son œuvre politique et culturelle à la lumière de recherches récentes.
Catherine de Médicis est un personnage clé de l’histoire de France et figure centrale de la Renaissance. C’est d’abord une action politique fondée sur une analyse lucide de la longue crise que traverse la France de la seconde moitié du XVIe siècle, prise dans un cycle incessant de conflits et de guerres qui opposent protestants et catholiques. C’est aussi un art de gouverner qui accompagne la grande mue de la monarchie française, avec le poids croissant de la cour et de l’administration ainsi que le développement de la diplomatie et du clientélisme. C’est aussi l’une des premières commanditaires d’œuvres d’art de son siècle : aucun domaine n’échappe entièrement à son influence, ni l’architecture, ni la sculpture, ni la peinture, ni les arts décoratifs.
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Les conférences du Club Essec Beaux-Arts sont organisées dans les nouveaux locaux de la Maison des Essec 11 avenue de Friedland à 20h15-30. Elles sont précédées d’un cocktail amical à partir de 19h30. Elles peuvent être suivies à distance sur ZOOM, pour ceux qui ne peuvent se déplacer.
Tarif 2023-2024 : 250€/pers pour les cotisants ESSEC - 320€/pers pour les non cotisants ESSEC et les externes - 50€/pers pour les étudiants ESSEC.
Des visites guidées seront proposées en supplément tout au long de l’année (programme et dates diffusés en octobre et au fil de la saison 2023-2024) : le Musée de la Renaissance à Ecouen, la Renaissance au Musée du Louvre …
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Et aussi :
- un week-end à Anvers (dates et programme à venir), les chefs d’œuvre du musée des Beaux-Arts rénové, Saint Paul d’Anvers, la Maison de Rubens.
- et un projet de voyage à Prague et Dresde du 4 au 11 mai 2024
Adhésion au programme du Club Beaux-Arts saison 2023-2024 sur le site des Alumni : https://www.essecalumni.com/group/beaux-arts/32
(plus d’informations : agnes@brigot.net)
Staff ESSEC Alumni
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