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Un mois, un Alumni Essec Engagé, Lucie de Clerck - E(08): «« Créer de vraies alliances stratégiques entre le monde de l’entreprise et le monde de l’impact »

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Sustainable Business

02/05/2024

Diplômée ESSEC en 2008, Lucie de Clerck a démarré sa carrière dans un cabinet de conseil spécialisé Energie et Défense. Elle pivote rapidement vers l’entrepreneuriat social, d’abord en rejoignant Anne Roos-Weil (E07) pour développer Djantoli, un projet de micro-assurance santé pour lutter contre la mortalité infantile en Afrique de l’Ouest. Puis en 2016, elle rejoint la social tech naissante Entourage, qu’elle dirige jusqu’à fin 2023, portant la croissance de l’association à 60 salariés, 9 antennes et 4M€ de budget. Lucie reste aujourd’hui co-fondatrice & administratrice d’Entourage, et s’implique aussi dans d’autres associations, fonds de dotation & fonds à impact.

 E.S.B. : Quel est ton parcours et qu’est ce qui t’a amené à t’intéresser au sujet de la RSE ? 

L.d.C J’ai fait tout mon parcours dans le secteur associatif, donc c’est plutôt en “outsider” que j’ai rencontré la RSE. Chez Entourage, notre ambition est de lutter contre la grande exclusion en rendant la société plus inclusive avec les personnes qui ont connu la galère. Rapidement, nous avons cherché à engager les entreprises dans cette dynamique, en leur demandant du soutien financier et en sensibilisant leurs collaborateurs, mais aussi - et surtout - en les engageant à intégrer en leur sein des personnes en précarité. C’est l’objet de notre projet LinkedOut : convaincre les entreprises de laisser une chance à des profils qui ne passeraient pas la sélection classique, mais qui ont pourtant beaucoup à apporter. 

E.S.B. : la RSE concrètement dans ta vie ? 

L.d.C Aujourd’hui >200 entreprises ont agi avec nous. Avec des histoires parfois extraordinaires. Je pense notamment à l’entreprise cyber Advens. Lorsque nous les avons rencontrés, ils n’étaient pas encore engagés mais il y avait une forte volonté du dirigeant. En quelques années, ils se sont transformés de manière incroyable : engagement des salariés, mécénat financier et de compétences, recrutement de candidats LinkedOut, … jusqu’à mettre le partage au coeur de leur modèle, puisqu’aujourd’hui 50% de la valeur financière générée vient alimenter un fonds de dotation pour financer la transition écologique et sociale. Parmi les trucs fous qu’ils ont faits pour s’engager, ils nous ont offert leur bateau IMOCA pour faire rayonner notre association et diffuser nos messages. Avec leurs équipes et nos bénéficiaires, on a vécu des moments d’anthologie sur les pontons. On a d’ailleurs fait re-belote l’année suivante avec l’entreprise Randstad, qui nous a offert le sponsoring du maillot RedStar pour propulser nos actions. La RSE, ça peut être très marrant !

E.S.B. : Comment définis-tu la RSE ? 

L.d.C La RSE, c’est tout simplement remettre les choses à l’endroit. Pendant des années on a vécu avec la croyance que que l’entreprise était un acteur économique dont la finalité est de “faire du profit”. Mais l’entreprise est avant tout un acteur dont le rôle est de permettre à la société de bien fonctionner. Elle s’inscrit dans les enjeux du monde, dont elle est co-responsable comme nous le sommes tous. J’espère que la prochaine décennie verra se poursuivre ce changement de paradigme. Que les entreprises s’engageront pleinement dans la transition écologique & sociale. Pas seulement de manière périphérique en limitant leurs externalités négatives, mais en se donnant des objectifs ambitieux de contribution positive sur ces enjeux.

E.S.B : Comment est-ce un catalyseur au business et avec quel type de ROI ? 

L.d.C. : Les fruits positifs sont nombreux, nous le voyons très concrètement parmi nos entreprises partenaires. Pour reprendre l’exemple d’Advens, très sensible à la “guerre des talents”, le turnover de leurs salariés a énormément baissé depuis qu’ils se sont engagés. Sur le recrutement inclusif aussi, les effets sont très puissants. Je pense à Mano Mano qui a recruté plusieurs candidats LinkedOut, ce qui a eu un effet très fort tant sur la cohésion des équipes concernées, que sur leur “ouverture de shakras”. Si on pense à plus long terme, un monde qui part en vrille aura des répercussions business énormes. C’est une question de survie pour elles de contribuer au bien commun. 

E.S.B : Que voudrais tu dire aux Alumni ESSEC du Club et autres ? 

L.d.C De se tourner vers les associations, qui ont une vraie expertise pour adresser ces enjeux. Les entreprises ne pourront pas agir seules, ou alors elles risquent de le faire mal et d’avoir des difficultés à sortir de leur prisme. Pour moi, il y a de vraies alliances stratégiques à créer entre le monde de l’entreprise et le monde de l’impact.


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