Arnaud Rubeck (MBA 20) : Entrepreneur en série à Singapour

De Chongqing à Singapour, Arnaud Rubeck (MBA 20) a multiplié les vies d’intrapreneur et d’entrepreneur. Diplômé de l’EMBA de l’ESSEC, il a lancé plusieurs projets et entreprises en Asie, dans la boulangerie, le retail et la fintech. Aujourd’hui fondateur de ChaseFlow, une startup spécialisée dans la gestion automatisée des factures et des impayés pour les PMEs, il incarne une génération d’entrepreneurs internationaux pour qui l’ESSEC n’a pas seulement été une école, mais un accélérateur de vision et de maturité.

Première aventure : un entrepreneur à 20 ans en Chine

Tout commence en 2010, alors qu’il n’a pas encore 22 ans. Installé à Chongqing en Chine, Arnaud fonde une chaîne de boulangeries mêlant vente directe B2C et vente en gros B2B. Fabrication, livraison et marketing. “On était les premiers, tout était nouveau. C’était une énergie incroyable.”
En deux ans et demi, l’entreprise prospère puis est revendue à un fond de private equity — un premier “exit” réussi.

Du pain français à la stratégie Asie de Délifrance

Repéré par la Chambre de commerce de Singapour, il rejoint ensuite Délifrance (Grands Moulins de Paris), dont il connaissait déjà les produits : “C’étaient partiellement mes anciens fournisseurs, je les connaissais bien.” Il devient rapidement responsable opérationnel Asie, supervisant 200 boutiques dans la région.
Mais cette expérience, s’il la juge “formative”, révèle aussi les limites du management vertical : “C’était très top-down, très rigide, beaucoup de « politique ». Je n’étais pas encore prêt à évoluer dans ce type de structure.” Après un an, il repart sur le terrain de jeu qu’il connaît le mieux : l’entrepreneuriat, plus précisément cette fois-ci l’intrapreneuriat.

The Kase : l’expansion mondiale d’une marque tech

Il rejoint alors The Kase (Aujourd’hui Pixmania), une jeune marque française d’accessoires personnalisables pour mobile en tant que business developer : “La première année, j’étais un shadow du fondateur – Steve Rosenlum, lançant le business de la franchise et le wholesale en APAC.” Sous sa direction, la marque s’étend sur plus de 13 pays et plus de 2 500 points de vente « franchise » signés. Arnaud en devient Managing Director Monde (hors France), pilotant l’activité internationale pendant cinq ans.
Lorsque le fondateur décide d’avancer sur un projet et de quitter Singapour, il prend conscience qu’il lui manque un élément clé : “J’étais livré à moi-même, j’avais beaucoup de flexibilité. Mais je sentais que je ne comprenais pas encore assez le monde des dirigeants, le mindset des C-level.” C’est cette quête de compréhension qui le conduit à l’ESSEC.

L’EMBA de l’ESSEC : apprendre à penser comme un leader

“Je ne voulais pas retourner à l’école pour apprendre des concepts. Je voulais comprendre les gens.” Il hésite alors entre plusieurs programmes : trop jeune pour certains EMBA, pas attiré par le modèle très corporate/consultant d’autres écoles. C’est la rencontre avec Cedomir Nestorovic, directeur du programme, qui le convainc : “Il m’a expliqué la logique de l’EMBA et ce quil était attendu des participants”.
À l’ESSEC, il redécouvre une culture du débat, de la curiosité et du regard critique : “On apprend à challenger les professeurs, pas à les réciter. C’est ce que j’ai adoré : le think outside the box n’est pas un slogan ici, c’est une réalité.”
Selon lui, trois grands mindsets se croisent à l’ESSEC : la finance, le luxe et l’entrepreneuriat : “Moi, j’étais clairement du côté entrepreneurial. C’est ce qui rend cette école unique : elle est inclusive, ouverte et profondément humaine.”

TripTax : la fintech qui voulait simplifier la détaxe

Son projet de fin d’EMBA devient rapidement une vraie entreprise : TripTax, une fintech dédiée à la détaxe des touristes asiatiques en Europe. L’idée : simplifier le remboursement de la TVA des touristes visitant la France via une application mobile intuitive et un processus automatisé :  “On voulait fluidifier un process archaïque. On avait la meilleure techno au monde… mais la régulation a stoppé notre croissance, net.” Malgré des obstacles administratifs, TripTax lève près de 2 millions de dollars auprès de family office et de VCs européens, asiatiques et américains, avant d’être revendue à ZapTax (Belgique) en janvier 2024 : “Le jour de la vente, j’ai créé ma nouvelle boîte.”

ChaseFlow : la startup qui donne à n’importe quelle PME une force de frappe « MNC » pour la gestion et le recouvrement des factures B2B

En 2024, il lance SansDebt (maintenant filiale de ChaseFlow), une solution SaaS qui aide les PME à gérer leurs factures et impayés grâce à l’automatisation et à l’intelligence artificielle : “Les PME perdent un temps fou à courir après les paiements. J’ai voulu transformer ce problème en un service simple, efficace et accessible.” La promesse : un service 100 % automatisé, au coût fixe de 15 $ par facture, avec un taux de recouvrement de 97 %. Autour de cette brique technologique qui se nomme ChaseFlow, Arnaud développe aussi Invoice4.Pro, une plateforme puissante de facturation, et le Late Payer Index (LPI), une agence de notation avec un angle spécial sur le comportement lorsqu’une facture passe en retard : “L'objectif est de pouvoir se focaliser sur la relation avec le client et prendre des décisions de crédit informées alors que toute la partie « sensible » est gérée par une équipe externe professionnel à un cout permettant une délégation complète.”