Philippe Bertoux (E93) « Diplomate : c’est être curieux, écouter, et porter un regard constructif sur le monde. »
Avec un parcours mêlant humanisme, rigueur et engagement au service du bien commun, Philippe Bertoux (E93), Ambassadeur de France en République de Corée, incarne une génération d’ESSEC qui ont choisi de mettre leurs compétences au service de l’État et du dialogue international. Aujourd’hui en poste en Corée du Sud, il continue de représenter la France avec la conviction que la diplomatie moderne repose autant sur le réalisme que sur la recherche de solutions.
Un parcours au service de l’État et du dialogue international
Diplômé de l’ESSEC, Philippe Bertoux (E93) a d’abord imaginé une carrière dans le secteur privé avant de se tourner vers la diplomatie. Après quelques années marquées par la diversité des matières et l’effervescence de la vie étudiante à Cergy, il choisit d’intégrer Sciences Po Paris, puis le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères : “Je suis très content d’avoir fait l’ESSEC. C’est une école qui m’a donné une vraie agilité intellectuelle et une grande liberté d’esprit. Ce sont deux qualités essentielles pour un diplomate.”
Aujourd’hui en poste en Corée du Sud, il représente la France dans une mission diplomatique où il conjugue analyse, médiation et gestion de crises internationales.
Une vocation née du goût des idées et des humanités
À l’ESSEC, son intérêt pour les sciences humaines s’affirme très tôt : “J’ai toujours eu un attrait pour la littérature et les débats d’idées. À l’époque, j’avais même envisagé de travailler dans l’édition.”
Pendant son cursus, il regroupe ses cours sur deux jours et demi pour pouvoir suivre des enseignements de Lettres modernes à la Sorbonne, alliant économie, droit et humanités : “Cette double vie m’a nourri intellectuellement. C’est sans doute à ce moment-là qu'a germé la graine d’une carrière tournée vers le service public.”
Souvenirs d’une école à l’esprit libre
Il évoque avec enthousiasme les souvenirs étudiants de Cergy, marqués par la camaraderie et la créativité : “La Nuit de l’ESSEC, c’était une expérience de management grandeur nature ! Tenir les bars, organiser l’événement, gérer les imprévus : on apprenait déjà à diriger, sans s’en rendre compte.”
Mais ce qu’il retient surtout, c’est cette “école décalée, pas dans un moule”, pionnière dans son approche interdisciplinaire : “L’ESSEC proposait déjà une ouverture rare sur les sciences humaines et sociales. On pouvait combiner à l’infini les parcours — une scolarité Rubik’s Cube !”
Diplomatie : rigueur, écoute et agilité
Sa carrière lui a permis de travailler dans plusieurs pays et d’aborder des thématiques variées : sécurité, développement, relations bilatérales, coopération culturelle : “C’est un métier exigeant, qui demande beaucoup d’énergie, de curiosité, une vraie capacité d’écoute et de décision. L’équilibre familial n’est pas toujours simple, mais c’est une richesse interculturelle unique.”
Chaque affectation est choisie selon un processus appelé la “transparence”, où les diplomates expriment leurs vœux de poste : "C’est un système équitable qui demande de la flexibilité et une bonne connaissance des priorités du ministère.”
Son regard sur la diplomatie moderne ? “Aujourd’hui, il faut savoir s’adresser à des publics très différents, du décideur politique au citoyen, et par des moyens très divers, de la communication institutionnelle aux réseaux sociaux.”
L’esprit ESSEC, un atout au service du monde
S’il souligne la rigueur de la formation, Philippe Bertoux (E93) insiste surtout sur la liberté intellectuelle qu’il y a trouvée : “Déjà à mon époque, il y avait un esprit challenger et innovant à l’ESSEC. Les étudiants savaient sortir du cadre, prendre des risques, explorer d’autres disciplines. Cette curiosité et cette ouverture m'inspirent et m’accompagnent encore aujourd’hui.”
Il voit dans la pédagogie de l’école une proximité naturelle avec les qualités d’un diplomate : “Un bon diplomate doit écouter, comprendre, synthétiser. Et cela demande exactement ce que l’ESSEC cultive : la transversalité entre gestion, droit et sciences humaines, et le recul qui permet la prise de décision stratégique.”
Un message pour la nouvelle génération
Aux étudiants et jeunes diplômés qui rêvent de diplomatie, il adresse un conseil simple, mais essentiel : “Travaillez votre curiosité intellectuelle, ouvrez un maximum de chakras. Le monde change vite : il faut rester agile, humble et à l’écoute.”
Et ajoute : “Ce métier est exigeant, mais c’est une chance incroyable. Vous verrez le monde sous toutes ses facettes, et vous participerez, à votre échelle, à construire le dialogue entre les peuples à un moment où il est plus nécessaire que jamais.”
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