Cycle de conférences Beaux-Arts 2025-2026 ~ Paris, laboratoire de la modernité 🎨
Cycle de conférences 2025-2026 :
Paris, laboratoire de la modernité
Le début du XXème siècle est à Paris un moment de foisonnement culturel et de mutations sociales, traversé par de nombreuses innovations techniques et esthétiques, une période de rupture et d’expérimentation. Une période qui s’étend de la Belle Epoque jusqu’aux années folles et qui donne naissance à de nouveaux courants stylistiques. Paris est le théâtre de nombreux événements, salons, expositions, spectacles où se croisent artistes, mécènes, marchands d’art, écrivains, critiques, intellectuels et personnalités mondaines.
Ce programme de conférences vise à mieux parfaire nos connaissances, à comprendre les mécanismes de l’émergence des avant-gardes du XXème siècle, l’impact de la circulation des artistes et les personnalités qui en forment les rouages.
Les intervenants que nous avons la chance d'accueillir, historiens ou historiennes de l’art, critiques d’art, conservateurs de musée viendront parler de leur passion et des travaux de recherches qu’ils mènent sur cette période historique.
- Lundi 6 octobre : Une introduction aux avant-gardes artistiques parisiennes du début du XXe siècle
Assia Quesnel, historienne de l’art et commissaire d’expositions, co-auteure de "Gertrude Stein et Pablo Picasso, l’invention du langage" (Gallimard / RMN 2023)
Traditionnellement présentée comme la capitale de la modernité artistique, Paris occupe au tournant du XXe siècle une place centrale dans l’éclosion de nombreuses avant-gardes. La Ville Lumière n’en est toutefois pas l’unique foyer et entretient un dialogue fécond avec les autres grands centres artistiques européens (Barcelone, Berlin, Bruxelles, Londres, Munich, Prague, Vienne…). Ces échanges et circulations d’idées et de formes, stimulés par les inventions techniques, scientifiques et politiques d’alors, ont contribué à l’émergence de nouvelles conceptions artistiques, en rupture avec la tradition occidentale et à l’origine de nouveaux langages formels et esthétiques. À la lumière des récentes approches globales de l’histoire de l’art, cette séance d’introduction permettra de revenir sur le mythe de Paris, capitale de la modernité artistique, tout en esquissant une traversée des courants qui l’ont composé, depuis le fauvisme et le cubisme d’avant-guerre jusqu’aux tendances abstraites et réalistes des années 1920-1930.
- Lundi 3 novembre : La leçon d’Henri Matisse
Hélène de Talhouët, docteur en histoire de l’art contemporain, enseignante, co-commissaire de l’exposition « Matisse et Marguerite » (MAM 2025) et co-auteure de "Marguerite Matisse. La Jeune fille au ruban" (Grasset, 2025).
De la révolution fauve aux papiers découpés, de 1905 à sa mort en novembre 1954, Matisse s’est discrètement imposé comme l’un des peintres majeurs du XXème siècle. Cette vie de travail consacrée à la peinture, mais aussi tout autant au dessin, à la gravure, à la sculpture, aux livres illustrés, au décor, s’est développée avec lune grande clarté, une direction sans cesse repensée et approfondie qui fera dire au peintre à la fin de sa vie « Je n’ai pas changé d’esprit en créant la Chapelle. Il n’y a que différence de sujet. J’y ai réuni toutes les acquisitions de toute ma vie de travail ». À travers l’œuvre, abordés en quelques thèmes et créations, la conférence propose de situer et mettre en perspective les signes nouveaux que l’artiste a introduit dans le langage plastique.
- Lundi 1er décembre : Les peintres de l’Ecole de Paris entre Montmartre et Montparnasse
Sophie Krebs, conservatrice en chef au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, auteure de "L'Ecole de Paris - l'atelier cosmopolite 1904-1929" (Découvertes Gallimard)
Paris réunit en ce début de XXe les conditions favorables à la vitalité de la création artistique et devient le lieu de rendez-vous de l’avant-garde internationale. C’est aussi un lieu de liberté qui convient bien à tous ceux qui veulent s’affranchir de leur mode de vie, de la société dans laquelle ils évoluent ou qui veulent échapper aux dangers des guerres et des pogroms qui les menacent mais aussi pour s’affranchir d’un académisme pictural et adhérer à une nouvelle conception de l’art et ainsi rejoindre le lieu où les grands maîtres à la réputation internationale.
« L'école de Paris existe ». C'est par ces mots qu'André Warnod porte, en 1925, l’« Ecole de Paris » sur les fonts baptismaux. Ce n’est pas un mouvement artistique représentatif de l’art vivant comme le fauvisme ou le cubisme s’appuyant sur une esthétique mais plutôt une catégorie sociologique regroupant des artistes étrangers dans des quartiers bien déterminés Montmartre et Montparnasse. Ce sont Modigliani, Soutine, Chagall, Pascin, Foujita, Picasso, Zadkine … Des Espagnols, des Russes, des Polonais, des Hongrois, des tchèques… des hommes et des femmes, des peintres, des sculpteurs…
- Lundi 5 janvier : Le Centenaire de l'Art Déco
Anne Monier Vanryb, conservatrice en charge des collections 1910-1960 au Musée des Arts décoratifs de Paris, commissaire de l’exposition "1925-2025. Cent ans d’Art Déco"
L’exposition des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 marque l’apogée de l’Art déco. Son centenaire est l’occasion, pour le Musée des Arts décoratifs, de célébrer l’Art déco dans son ensemble et dans toute sa complexité. Dans les années 1920 et 1930, l'Art déco n'est pas théorisé, ni formalisé, ce qui le rend difficile à comprendre. Le nom même n’apparaît qu’à partir des années 1960 et 1970 et désigne aujourd’hui une grande variété de créations. Protéiforme et insaisissable, l’Art déco est finalement un ensemble de formes, de motifs, de matériaux et de techniques utilisés dans les années 1920 et 1930, un mouvement résolument moderne, capable d’incarner les années folles. Le Musée des Arts décoratifs a comme vocation, depuis sa création en 1905, d’accompagner la création contemporaine. Au début du XXe siècle, cette mission se manifeste par l’accueil répété de salons pour décorateurs et créateurs de mobilier, notamment ceux de la Société des Artistes Décorateurs. A cette occasion, de nombreuses œuvres sont acquises, achetées ou données par les artistes ou leurs héritiers, faisant ainsi de la collection Art déco du musée la collection de référence, construite alors même que ce nouveau style se définit et se développe.
- Lundi 2 février : De Courbet à De Staël, l’art sous le regard des collectionneurs Pierre et Denise Lévy
Juliette Faivre-Preda, conservatrice du musée d’Art moderne de Troyes, collections nationales Pierre et Denise Lévy
Le musée d’Art moderne de Troyes est né de la donation de près de 2000 œuvres à l’État en 1976 par Pierre et Denise Lévy, couple d’industriels troyens et collectionneurs. Les collections reflètent l’amour du couple Lévy pour l’art moderne de la seconde moitié du 19e à la première moitié du 20e siècle. Cette conférence propose ainsi un voyage dans un siècle d’histoire de l’art, à travers l’œil des collectionneurs, du réalisme à la Seconde Ecole de Paris, en passant par la révolution des peintres fauves ou cubistes. Outre les peintures, dessins et sculptures, le musée compte également une importante collection d’œuvres africaines et océaniennes, témoignant du dialogue entre ces arts et les artistes occidentaux au 20e siècle. Loin d’une vision encyclopédique dénuée d’âme, la collection Pierre et Denise Lévy nous rappelle, encore aujourd’hui, qu’un choix d’œuvres est avant tout une histoire de passion.
- Lundi 9 mars : L’Ecole de Paris dans les collections du MahJ
Pascale Samuel, conservatrice de la collection d’art moderne et contemporain du musée d’art et d’histoire du Judaïsme et auteur de "Chagall, Modigliani, Soutine … Paris pour école" 1905-1940, (RMN)
D’un cosmopolitisme sans précédent dans l’histoire, l’Ecole de Paris compte de nombreux artistes venus des métropoles européennes, mais aussi des shtetlekh (bourgades juives) de l’Empire russe. Ils sont allemands comme Rudolf Levy, bulgares comme Jules Pascin, hongrois comme Béla Czóbel ou Alfred Reth, tchèques comme Walter Bondy et Georges Kars, italiens comme Amedeo Modigliani, mais aussi ressortissants de l’Empire russe comme Marc Chagall, Sonia Delaunay, Jacques Lipchitz, Chana Orloff, Chaïm Soutine ou Zadkine ou encore polonais comme Kisling, Louis Marcoussis, Simon Mondzain et Mela Muter. Ces artistes ne sont d’aucune « école » au sens traditionnel : ils ne partagent ni un style, ni un pays d’origine, mais ils ont une histoire commune, un idéal et, pour certains, un destin.
À Paris, certains connaissent le succès, mais dès le milieu des années 1920 tous se confrontent à la montée des nationalismes. Dans les années 1930, la montée de l’antisémitisme en Europe et la prise de pouvoir par les nazis en Allemagne renforceront l’attrait de Paris comme refuge pour les artistes juifs et, simultanément, l’hostilité à leur égard. La guerre, l’exil, la déportation briseront des vies et entraineront souvent la disparition des archives et des fonds d’atelier, plongeant une seconde fois dans l’oubli l’œuvre de nombreux acteurs de l’Ecole de Paris.
- Mardi 7 avril : De l’affiche artistique à l’art de la publicité : un nouvel environnement visuel
Anne-Sophie Aguilar, maître de conférences en histoire de l’art, Université Paris Nanterre
En 1929, l’écrivain Pierre Mac Orlan s’enthousiasme pour la publicité, dans laquelle il voit « un art d’expression sociale de notre temps ». Cette confiance dans le potentiel esthétique de la publicité semble prolonger, dans l’entre-deux-guerres, le goût développé à la Belle Époque pour les « belles affiches », de Jules Chéret ou Toulouse-Lautrec à l’Art nouveau. Pourtant, le paysage urbain a beaucoup changé : circulation automobile, publicité mobile, essor du design graphique, usage du néon… La ville du XXe siècle ne présente pas exactement le même visage qu’au siècle précédent. Quels rapports s’établissent entre les images de la rue et le spectateur contemporain ? En intégrant les apports récents des visual studies à l’histoire de l’art, cette conférence propose d’esquisser l’environnement visuel des artistes au début du XXe siècle, notamment à travers le regard des avant-gardes
- Lundi 1er juin : Le modernisme de Paris vu et vécu par les Américains de Paris
Nancy L. Green, Historienne, directrice d'études de l’EHESS
Il y a quatre façons de concevoir les Américains à Paris dans la première moitié du vingtième siècle et leur rapport, compliqué, au modernisme de leur ville adoptive. Certains étaient plutôt à la recherche de l’ancien à Paris. D’autres (parfois les mêmes), hommes ou femmes d’affaires sont venus plutôt pour vendre leur propre modernité (américaine) à Paris. Mais, deux autres cas de figures étaient attirés par la modernité de Paris : ceux qui étaient eux-mêmes créateurs de la modernité (américaine) pendant leur séjour à Paris (écrivains et artistes bien connus – Gertrude Stein, Ernest Hemingway, Claude McKay, Mary Cassatt, Alexander Calder, Lois Mailou Jones, sans parler de L’Américaine désormais au Panthéon, Josephine Baker). L’expérience à Paris était le creuset de leur créativité. Mais d’autres encore voulaient vendre la modernité française aux Américains, telle Thérèse Bonney.
Les conférences du Club ESSEC Alumni Beaux-Arts sont organisées à la Maison des ESSEC 11 avenue de Friedland, 75008, Paris à 20h00, fin à 22h00. Elles sont précédées d’un cocktail amical à partir de 19h00.
Elles peuvent être suivies à distance sur ZOOM, pour ceux qui ne peuvent se déplacer.
Tarifs 2025-2026 :
- 260€/pers pour les ESSEC cotisants,
- 320€/pers pour les ESSEC non-cotisants et les externes,
- 50€/peers pour les étudiants.
Les inscirptions sont ouvertes dans le module ci-dessous.
En complément du programme des conférences, seront proposées :
1/ des visites guidées, le samedi matin à 10h (groupe limité à 25 participants, les inscriptions seront annoncées au fur et à mesure par mail) :
- Samedi 29 novembre 2025 : Visite de l’exposition Berthe Weil, galeriste d’avant-garde au Musée de l’Orangerie
- Samedi 13 décembre 2025 : Visite de l’exposition Ecole de Paris, Collection de Marek Roefler au Musée de Montmartre
- Samedi 10 janvier 2026 : Visite de l’exposition Cent ans d’Art Déco 1905-2025 au Musée des Arts Décoratifs de Paris
- Samedi 14 mars 2026 : Visite des collections Ecole de Paris du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris
- Samedi 11 avril 2026 : Visite de l’exposition Henri Rousseau au Musée de l’Orangerie
2/ un week-end à Troyes - 21 et 22 mars 2026
3/ un voyage en Italie dans Les Marches entre le 9 et le 16 mai 2026 (dates et programme seront diffusés à la rentrée)
Ticket | Sales end date | Left | Price |
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10.06.25
19:00
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260,00 €
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Cycle de conférences ESSEC Beaux-Arts 2025-2026 - Plein tarif
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10.06.25
19:00
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320,00 €
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10.06.25
19:00
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50,00 €
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