L’Afrique est traversée par une véritable ébullition entrepreneuriale. Et les ESSEC ne sont pas en reste. On en fait le tour d’horizon dans Reflets Mag #158. Découvrez l’article en accès libre… et pour lire les prochains numéros, abonnez-vous !

Sandia Nassila (IMHI 13), cofondatrice de Salù Iwadi Studio au Sénégal & au Nigeria

« Basé entre Dakar et Lagos, notre studio propose des objets et des expériences enracinés dans l’Afrique mais ouverts au monde. Nous concevons des pièces de mobilier en éditions limitées, des installations artistiques et des espaces immersifs à la croisée du design, de l’architecture et de la recherche. Notre travail explore des thèmes liés à nos cultures, spiritualités et matériaux vernaculaires, mais aussi à des enjeux sociétaux. Nous voulons changer les perceptions dominantes des identités africaines contemporaines en affirmant une approche critique, sensible et contextuelle, ancrée dans nos histoires, nos gestes et nos territoires, dans une logique de transmission, de reconnexion et de célébration. Notre modèle économique repose à la fois sur des commandes institutionnelles, des commissions d’entreprises privées, des ventes aux particuliers collectionneurs, des participations à des événements internationaux (Design Week, biennales) et des collaborations avec des galeries (Lyle à New York) ou des concepts stores (Alara à Lagos). »

Kevin Gormand (BBA 04), fondateur de Mubawab au Maroc & en Tunisie

« En 15 ans, nous avons développé le premier site immobilier au Maroc et en Tunisie. En plus du modèle publicitaire classique dans les deux pays, nous offrons à certains promoteurs marocains un accompagnement clé en main incluant études de marché, stratégie marketing et commerciale, ainsi que la gestion des ventes jusqu’à la signature chez le notaire. Nous nous rémunérons alors sur un "sucess-fee" payé par le promoteur une fois la transaction finalisée. Depuis notre création, nous avons reçu un investissement global de 20 M USD. Nous sommes aujourd’hui rentables, en croissance et considérés comme une référence de la data sur le secteur immobilier dans les deux pays. »

Luka Noudjinlodo (BBA 25) & Jeffrey Lawson (BBA 25), cofondateurs de Funni au Bénin

« Depuis le nord du Bénin, nous transformons par germination, fermentation et torréfaction douce des céréales oubliées comme le fonio, le sorgho ou le mil, en partenariat avec près de 700 femmes issues de coopératives rurales. Une manière de réconcilier nutrition, savoirs africains et science moderne pour mieux manger, en conscience. Objectif à terme : bâtir une filière durable autour d’ingrédients rares et fonctionnels pour le grand public comme pour les chefs. »

Kenza Lahlou (M12), cofondatrice d’Outlierz Ventures au Maroc

« Notre fonds de capital-risque accompagne des startups africaines aux stades pre-seed, seed et pre-series A qui œuvrent dans la fintech, l’IA et la digitalisation de secteurs traditionnels comme la logistique, la santé, l’agriculture et l’efficacité énergétique. Objectif : porter les futurs leaders technologiques de la région. Depuis 2019, nous avons investi dans 19 pépites au Maroc, en Tunisie, au Sénégal, en Égypte, au Nigeria et au Kenya, avec déjà des sorties à succès, notamment Paytic, qui modernise le back-office des paiements en Afrique mais aussi en Amérique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient, depuis son centre au Maroc. Nous préparons désormais le lancement d’un deuxième fonds. »

Adeline Pelage (E15), cofondatrice de Madinina Foods au Cameroun

« Nous nous inspirons des terroirs africains et antillais pour revisiter des gourmandises classiques : madeleines au miel et à la citronnelle, sablés à la farine de patate douce, cookies à la noix de coco… Des produits naturels, sans conservateurs, sans additifs et sans colorants, qui nous permettent de nous différencier sur un marché aujourd’hui partagé entre des marques locales low cost et des marques importées de meilleure qualité. Notre marque Bobo est distribuée dans une centaine de points de vente au Cameroun, au Sénégal, en Côte d'Ivoire et en France, et a été récompensée par le prix Pierre Castel, le prix de la Délégation régionale du Québec en Afrique et le prix de la Fondation BJKD-NSIA en Côte d'Ivoire. Prochaine étape : le développement d’une seconde marque, Biwa, ciblant les petites surfaces alimentaires et le circuit informel des petites échoppes. » 

Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni 

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Image : © AdobeStock